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Au fil des jours ..

7 septembre 2006

Le Ouaouaron

ouaouaron_1_Le ouaouaron est un batracien canadien, il tient son nom de son cri : ce curieux animal pousse un cri très très puissant qui ressemble a un abouament de chien fortement en colère.

Pour pousser son cri si puissant, le ouaouaron a besoin de toute sa concentration, l'influx nerveux nécessaire est tellement fort qu'il en perd la connexion avec le monde extérieur l'espace d'un instant. Résultat ? Il ne s'entend pas crier ! (ce qui d'ailleurs est une bonne chôse, car il ne se supporterait probablement pas lui même !)

Lorsqu'un ouaouaron rencontre un autre ouaouaron et qu'ils se racontent des histoires de ouaouarons, plutôt que de s'effrayer par leurs cris, ils se surprennent mutuellement : 'Comment ? Mais quel est donc cet animal qui me ressemble autant et qui pousse des cris aussi horribles ?'

Et là bien sûr, je ne parle que des ouaouarons.

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31 août 2006

Le secret du pain

Depuis trois ans j'essaie de faire du pain, et jusque là je ne me suis jamais mis de note supérieure a 5/10, mais hier soir, oh surprise ! J'ai sorti du four, une vraie boule de campagne, a la mie bien aérée, à la croûte épaisse et marron qui ressemblait beaucoup à ceci :

mie_levain_1_

Non ! Ce n'est pas une photo du pain en question, mais le résultat est vraiment très proche. Je suis resté le nez collé à la mie qui sentait si bon : pour la première fois j'etais content et fier de mon resultat.

J'ai passé trois ans à remettre en question les recettes donnée sur les sites, à me débarasser de ce que je croyais vrai sur la fabrication du pain, pour arriver à un résultat satisfaisant -

Les erreurs commises :

- Lu dans un livre de cuisine : ajouter de la farine au levain, petrir 10 minutes, laisser reposer en faisant chauffer le four, et enfourner dès que le four est chaud. Ca ne marche pas ! Le pain sera compact et la mie ne sera pas developpee : il faut impérativement attendre plusieurs heures avant d'enfourner.

- Pour accelerer le travail du levain, utiliser de l'eau chaude. Attention, l'eau ne doit pas être a plus de 30 degrés, en effet, c'est à cette température que la fermentation atteint sa vitesse maximale, mais au dela, les levures commencent à mourir.

- Mettre de l'huile dans la pate : pas forcément nécessaire, cela rend la pate plus facilement pétrissable, mais cela peut nuire au développement de la mie.

- Thermostat du four : après de nombreuses tentatives, l'idéal que j'ai trouvé avec un four traditionnel est de commencer par chauffer par le dessous, puis le dessus et ventilation.

Un simple petit miracle à réaliser avec de la farine, de l'eau et du sel !

Après avoir mis au point ma technique, je trouve que ce site (http://www.cfaitmaison.com/levain/qualites-avantages.html) donne de très bons conseils.

29 août 2006

Magicien d'un seul tour

Patrick Richey était docteur dans un paisible petit village des Etats Unis, loin des grandes villes et de l'agitation de ses populations.

Les distractions étaient peu nombreuses, dans un coin reculé, au milieu des années 30, et comme tout notable qui se respecte, Patrick se devait d'assister aux réunions mondaines du cercle de la ville. Les discussions étaient souvent sans intéret, pour un jeune célibataire dont l'érudition scientifique lui faisait fuir les banalités les plus communes. On y parlait des derniers évènements locaux, des modes de la ville, et les femmes colportaient les rumeurs les plus sulfureuses : rien qui ne passionnait Patrick, mais il y avait, toujours en retrait, un petit homme curieux, timide, qui agitait des pièces et remuait des cartes. Dans ses mains agiles, les pièces disparaissaient d'un endroit pour réapparaître à un autre, il produisait des cartes de nulle part, et après avoir escamoté les foulards de ses dames, les faisaient retrouver dans des endroits improbables. Cette conversation là, ce dialogue silencieux, tout aussi remarquable qu'inattendu dans un tel lieux, passionnait patrick. Secrètement il fixait toute son attention sur les mains de l'artiste, comme pour en percer les secrets, comprendre l'origine de ses charmes. Il prenait bien soin de ne pas être pris en flagrant délit de rêve, lui l'adulte, lui le médecin raisonnable et connu de tous.

Ainsi, chaque dimanche il venait, commençait par se joindre au groupe de ses hôtes, par simple politesse, puis délicatement et sans attirer l'attention, comme un chat à l'affût, glissait vers ce petit monsieur aux si grands miracles. D'un oeil faussement distrait, il observait et échaffaudait de nombreuses théories sur  tous ces poèmes merveilleux qui tiennent dans le creux d'une main. Bien sûr, une fois rentré chez lui, et a l'abri des regards, il essayait maladroitement de reproduire, entre deux patients il sortait ses cartes, utilisait la monnaie qu'on venait de lui donner, s'efforçait de la faire disparaître, mais il se jugeait bien mal et très gauche. Peu fier de ses performances, il ne montrait jamais rien de ses résultats et gardait ses trouvailles pour lui seul, puis il se sentait contraint par sa fonction. Un médecin peut-il s'adonner à ces jeux curieux ? Peut-il perdre son temps a des chôses aussi futiles ? N'a-t-il pas mieux à faire ? N'a-t-il jamais  fini de sauver des vies ?

Il finit par comprendre qu'il ne pourrait montrer qu'un tour, et à condition que celui-ci soit parfait, il était condamné à la perfection. Il fallait aussi qu'il présente ce dernier comme une expérience, comme une curiosité, plutot qu'un tour, car sa fonction le lui interdisait.

<toupi compter nous de>

24 août 2006

Que faire sans talent, mais de l'argent

Extrait audio (sauver le fichier et le dropper dans Media Player)

Jenkinsglory_1_

Florence Foster Jenkins - americaine relativement riche, persuadee d'etre une chanteuse d'exception, se presentait sur scene dans la tenue representee ci-dessus. Elle n'avait (dit-on) que peu de talent, mais grace a son argent 'sponsorisait' ses propres spectacles et se faisait illusion. C'est l'eduardo (je t'aime le lundi) du siecle dernier .. a un detail : elle s'est tout de meme paye le luxe d'une representation au Carnegie Hall.

La legende dit qu'elle s'est aussi donnee en spectacle devant la reine, qui se preta au jeu.

Pour une reference complete :
http://en.wikipedia.org/wiki/Florence_Foster_Jenkins

23 août 2006

Les habits neufs de l'Empereur

Un conte d'Andersen, réecrit pour une mise en scene magique;

Connaissez-vous cet empereur qui aimait tant les habits ? Ils les aimaient tant, qu'il dépensait tout son argent et tout son temps à sa toilette, et comme on dit d'un roi qu'il est au Conseil, on disait de lui : il est a sa garde-robe..

Mais un jour, vint deux escrocs qui se prétendaient tailleurs et se vantaient de tisser la plus magnifique étoffe du monde. Non seulement les couleurs et le dessin etaient extraordinaires, mais les vêtements confectionnés avec cette étoffe possédaient une propriété particulière .. une propriété magique !
En effet comme toute beauté "souffre" de ne pas etre appréciée, ces vêtements se rendaient invisibles a qui ne pouvait en saisir la subtilité.

Ce sont des habits inestimables, Pensa le roi, grâce à eux, je pourrais reconnaître les incapables de mon gouvernement et je saurais distinguer les habiles des niais ou des incompétents !

Nos deux frippons dressèrent alors un métier à tisser. Ils firent semblant de travailler, quoiqu'il n'y eût rien sur leurs bobines. Sans cesse, ils demandaient de la soie précieuse et de l'or fin, mais ils mettaient tout cela dans leur pôche, sans jamais nourrir leur métier !

Le Roi, impatient de porter sa nouvelle tenue, envoya son ministre en mission pour mesurer l'avancement de la confection. Ce dernier se trouvait bien perplexe devant un metier qu'il voyait indéniablement vide !
-Ne serais-je donc qu'un incapable ? Je ne vois là aucune etoffe...
De retour auprès du Roi, il venta le dessin et le charme de la coupe, n'osant bien sur avouer qu'il n'avait rien vu du tout, et pour cause, puisqu'il n'y avait rien a voir ! "C'est d'une magnificence incomparable !" -dit-il au Roi.

Tout le royaume ne parlait plus que de cette etoffe qu'on disait déja extraordinaire, au point que le Roi voulut la voir de lui même. Il se rendit donc lui même à l'atelier des deux escrocs qui tissaient sans fil de soie, ni d'or, ni d'aucune sorte d'ailleurs !

- Qu'est-ce donc ? pensa le roi, je ne vois rien ! C'est terrible ! Ne serais-je qu'un niais incapable de gouverner ? Il ne pouvait rien m'arriver de pire !
Puis tout à coup il s'écria :
- C'est magnifique ! J'en témoigne ici toute ma satisfaction. Il hocha la tête d'un air satisfait et regarda le métier sans oser dire la vérité. T
ous les gens de sa suite de repéter : C'est ma-gni-fi-que ! C'est charmant ! C'est admirable ! Et cela vous ira comme un charme !
Et on lui conseilla de porter le vêtement à l'occasion de la prochaine procession.

Nos deux voleurs retirèrent l'habit du métier et l'essaillèrent pour en faire la démonstration.
- Et remarquez comme nous en avons étudié l'utilité : cette pôche pour vos cigares (joignant le geste à la parole, ils retirèrent de vrais cigares d'une pôche imaginaire) celle-ci pour vos mouchoirs, sortant une etoffe de nulle part, et pour les grandes occasions nous avons aussi aménagé cette pôche si spacieuse (du vide sortit une bouteille).

Le matin de la procession, le Roi se présenta pour prendre livraison du bel oeuvre. On le deshabilla et l'on fit semblant de le revétir du vêtement imaginaire. La cour ne tarissait pas d'éloge : 'Quelle élégance, et si naturelle... Il faut bien dire qu'un rien l'habille !"
Les chambellans qui devaient porter la traine firent semblant de ramasser quelque chose par terre et levèrent les main, n'osant pas non plus avouer qu'ils ne voyaient rien.

"Sa majesté oublie son sceptre ! Nous avons pris soin de le ranger dans la poche de gauche", insistaient les brigands. Le Roi bien embétè : "La poche de gauche ... Oui ! Bien sûr ! Elle doit etre là ! ah.. non ! c'est qu'avec les plis de l'etoffe je ne la trouve pas !". Vollant à son secours, l'un des gredins sortit un veritable sceptre d'une poche qui n'existait pas, et le Roi s'en alla ainsi, entièrement nu, parcourir les rues principales de la capitale.

La foule admirait le Roi et le couvrait de compliment, personne n'osa dire que le vêtement était bel et bien imaginaire.

- Mais !! Le Roi est nu ! remarqua un enfant. Et bientôt on chuchota dans la foule en répétant les paroles de l'enfant. - Il y a un petit enfant qui dit que le roi est tout nu ! Il n'a pas du tout d'habit ! s'écria enfin tout le peuple. Le roi en fut extrêmement honteux, car il comprit que c'était vrai. Cependant, il se raisonna et prit sa résolution : - Quoi qu'il en soit, il faut que je reste jusqu'à la fin ! Puis il se redressa plus fièrement encore, et les chambellans continuèrent à porter avec respect la traîne qui n'existait pas.

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21 août 2006

Tout le mal est la

Colette et Babette se disputaient et se jalousaient leurs jouets sans cesse : ce que Colette recevait, Babette devait l'avoir à l'identique, et ce que Babette recevait etait tout aussi envié par Colette.

Bien sur, il y avait comme solution de toujours tout offrir en double et à l'identique, mais malheureusement, cela ne suffisait pas à apaiser les humeurs furieuses de nos deux demoiselles ! Voulant posséder quelque chose d'unique et de rare, Colette cherchait à détruire ce que Babette possédait, et Babette en faisait de même, bien évidemment.

Lassées de jouer avec tous ces jouets cassés et abimés, Colette et Babette montèrent jouer au grenier, ou s'y trouvaient mille objets qu'on avait ramenés de pays aussi lointains que mysterieux.
Les deux fillettes furent terriblement intriguées par un petit objet brillant et scintillant, perdu dans un amas de vieilleries recouvertes de poussières.
Colette saisis l'objet dans ses mains : c'etait une lampe ancienne, une lampe a pétrole, gravée d'inscriptions et certie de pierres précieuses. Comprennant la rareté de la chose, et le plaisir qu'elle éprouverait a le posséder, Babette lui arracha des mains et ce faisant, frotta sa paume contre le métal précieux. Presque aussitot, un bon génie apparut, c'était une sorte de spectre qui flottait dans les airs à quelques mètres du sol.

"- Oh, Babette, tu m'as libérée de cette lampe, et pour t'en remercier, je vais exaucer un de tes voeux, un seul ! Mais attention ! Quoique tu me demandes, ta soeur en aura le double .. Ainsi, si tu me demandes une pièce d'argent, ta soeur en aura deux. As-tu bien compris ?"
Babette repondit oui, et le bon génie continua :
"- Très bien, mais souviens-toi bien d'une chôse : tout ce que tu recevras, ta soeur en possédera le double ! As-tu bien réfléchit ? Oui ? Alors quel est ton souhait, et qu'il en soit ainsi .."

D'un air malicieux et sure d'elle, Babette répondit :
- Crève moi un oeil !

17 août 2006

Convictions et Conventions

Je me disais, il y a quelques années, que pour vivre a deux il fallait au moins partager ces valeurs essentielles qui empéchent le bateau de prendre l'eau trop rapidement. Depuis, je me suis rendu compte d'une chose primordiale : nous respectons quelque chose soit par convention, soit par conviction.

Par conviction :
- C'est comme quelque chose qui provient du fond de l'ame, qui m'empeche d'agir et me fait dire non !

Par convention :
- Je ne le fais pas parce que je sais que c'est mal ! On me jugera mal si ca se sait, alors je ne le fais pas.

Bien sur, la conviction est bien plus forte, parce qu'il suffit que la tentation soit un peu plus forte qu'a l'habituel, que l'occasion soit belle, pour se laisser tenter (et puis personne ne le saura !) et envoyer valser la convention.

A partir de maintenant, je ne rencontrerai que des gens qui respectent la fidélité par conviction ..

 

17 août 2006

Poésie meurtrière..

L'auteur n'est malheureusement pas passé à la postérité, et c'est Maupassant qui l'immortalise dans une nouvelle terriblement cruelle,mais tellement réaliste - Mlle Fifi, mots d'amour :

Et comme résonne un air au bois creux des guitares,
J'ai fait chanter mes rêves au vide de ton coeur.

Non, l'amour ne rend pas aveugle : il nous fait voir des merveilles là ou il n'y en a pas, il nous fait placer plus de beauté, plus d'intelligence en l'autre qu'il n'y en a objectivement.

Je suis loin d'elle maintenant, et je ne peux que constater : mais qu'elle est laide, puis quelle bêtise !
J'avais vu son geste gracieux, ses manières fragiles, et j'avais lu en elle plus qu'on a jamais ecrit ..

Moralité : Là ou l'on dit 'Chérie que tu es belle !', on devrait plutot dire : 'Cherie, que la nature est bien faite !', ce serait beaucoup plus juste !!

Te rappelles-tu la première fois que tu es venue chez moi? Tu es entrée brusquement avec une odeur de violette envolée de tes jupes; nous nous sommes regardés longtemps sans dire un mot, puis embrassés comme des fous... puis... puis jusqu'au lendemain nous n'avons point parlé.

Mais, quand nous nous sommes quittés, nos mains tremblaient et nos yeux se disaient des choses, des choses... qu'on ne peut exprimer dans aucune langue. Du moins, je l'ai cru. Et tout bas, en me quittant, tu as murmuré: «A bientôt!»—Voilà tout ce que lu as dit; et tu ne t'imagineras jamais quel enveloppement de rêve tu me laissais, tout ce que j'entrevoyais, tout ce que je croyais deviner en ta pensée. [...]

Quelquefois nous nous embrassions cinq minutes, d'un seul baiser interminable, éperdu, un de ces baisers qui font se fermer les yeux, comme s'il pouvait s'en échapper par le regard, comme pour les conserver plus entiers dans l'âme enténébrée qu'ils ravagent. Puis, quand nous séparions nos lèvres, tu me disais en riant d'un rire clair: «C'est bon, mon gros chien!» Alors je t'aurais battue.

[...]

Et puis tu manquais vraiment d'à-propos, et tu trouvais moyen de lâcher un «_Je t'aime!_» exalté en certaines occasions si singulières, qu'il me fallait comprimer de furieuses envies de rire. Il est des instants où cette parole-là «_Je t'aime! _» est si déplacée qu'elle en devient inconvenante, sache-le bien.

Mais tu ne me comprends pas.

Bien des femmes aussi ne me comprendront point et, me jugeront stupide. Peu m'importe, d'ailleurs. Les affamés mangent en gloutons, mais les délicats sont dégoûtés, et ils ont souvent, pour peu de chose, d'invincibles répugnances. Il en est de l'amour comme de la cuisine.

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Au fil des jours ..
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